Je suis arrivée fatiguée, fatiguée... En descendant du train, mon nez et non le panneau de la gare TGV, m'a annoncé que je n'étais plus dans les environs de la gare de Lyon, que les pins ont eu le temps de chauffer tout le jour ici et de rendre l'air du quai quasiment comestible.
Mon petit vendeur du magasin bio dans la plaine, m'explique ce matin que "ce sont les énergies très fortes sur la planète en ce moment, c'est normal que je sois épuisée..."Je ne l'écoute pas, je respire l'odeur maternelle du pain au Petit Epeautre, le nez dans le sac en papier.
Le marché à été vite fait, je n'ai envie que de ce qui sent le printemps, les petits pois frais dans leur gousse que je mange crus comme des bombons, l'ail nouveau, tigré de rose et de violet, sorti d'un tableau de Matisse, à la fine et apéritive odeur (l'ail, pas le tableau, quoique...), les très petits champignons à chapeau gris, serrés et bien craquants, blottis comme des calots dans leur cagette, la menthe presque bleue à force d'être verte, la rougette pommée, le fenouil ventru.
Les chevreaux ont du naître sur la colline, les premiers chèvres tous frais doivent déjà s'aligner dans l'ombre de la laiterie de Mamie Jo, j'aimerais bien y aller voir. Tout cela s'invite à la maison, à la rencontre de l'huile d'olive que mon ami Enzo fait en Toscane dans son domaine et qu'il m'a apportée tout juste pressée il y a quelques semaines.
Et puis il y a la glycine qui est dans son jeune temps et danse sur la terrasse. Sa chevelure renversée vous caresse la joue au passage en répandant un parfum inimaginable, plus doux que celui du jasmin qui commence à pointer son nez, plus miellé que la fleur d'agrume fleurie aux côté des fruits mûrs sur le jeune citronnier du jardinet de devant.
J'oublie le blues de Paris et me baigne dans le bleu d'ici, air, ciel, fleurs, mer, même le soleil en enfance est bleu...Allons déjeuner au Rayol !
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