Ma petite cuisine de magicienne:
La machine à ne pas travailler !
Travailler chez moi,
c'est depuis toujours accepter de vivre dans un environement professionnel pathogène qu'aucun travailleur n'accepterait.
D'accord, j'adore mon travail,
j'ai mes horaires à moi et je quitte très souvent Paris (pour travailler ailleurs, ne rêvons pas !). J'ai un lieu de travail à présent, bien qu'il ne soit pas encore tout à fait opérationnel. Mais qui accepterait un poste où toute la boite, littéralement, veut votre peau, ou plutôt la peau de votre passionnant travail ? Parce que c'est exactement ce qui m'arrive !
Imaginez une entreprise
où toute une troupe de collègues assoiffés de votre sang se tiendrait embusquée derrière la porte de votre bureau pour vous prendre à la gorge dès que vous voulez atteindre la machine à café ! L'enfer, n'est-ce pas ? Eh bien, c'est ce que font systématiquement sur mon passage, Poignée-cassée-du-placard, Ampoule-grillée, Chasse-d'eau-qui-goutte, Ménage-pas-impeccable, et d'autres encore (il y a des petits nouveaux tous les jours, dans ce pays !).
Je n'ose plus sortir
pour aller jusqu'à la cuisine me faire un thé. A peine le nez hors de mon antre, tout ce beau monde m'insulte, me traite de paresseuse et de ménagère indigne. Et le linge qui veut sortir de la machine et être étendu sanglote pendant que mon eau bout ! Ce n'est pas tout : Courses-à-faire, Placards-à-ranger, Dîner-à-préparer, que je ne devrais retrouver qu'en rentrant chez moi, me tannent toute la journée, jusqu'à ce qu'épuisée, je cède et m'arrache à mon cher travail pour tout faire à la dernière minute, à moitié, avec culpabilité et mésestime de moi.
De surcroit,
Toute l'équipe des Rendez-vous-à-prendre concernant les enfants ou ma propre santé, sont mécontents d'être toujours repoussés aux calendes, et me le font savoir plusieurs fois par semaine. Immanquablement, comme mue par un ressort, je me frappe le front en sursautant et me traitant aussitôt de noms d'oiseaux. Ce qui n'est pas bon pour ma santé.
En outre,
Papiers-à-classer, Factures-à-traiter et autres Relevés-de-banques sont à demeure dans mon bureau, et même SUR mon bureau. Ils ne sont pas plus aimables : ils ont simplement figure plus humaine, celle de ma comptable que par ailleurs j'aime bien, qui me les réclame en pleurant, évidemment pour la bonne cause, mais toujours au mauvais moment. Tous me regardent sous le nez avec un mépris qui finit par atteindre ma sécurité ontologique !
Et c'est loin d'être le pire!
Sérieusement, qui voudrait de patrons qui vous dérangent 40 fois par 24h, sans égard pour la nuit ou le jour? Et pour quoi ? Pour des broutilles qui ne relèvent en aucun cas de vos aspirations dans cette vie, ni même de vos compétences, mais de celles de la réceptionniste, du gars de la maintenance ou du technicien de surface, quand ce n'est pas de celles du médecin de garde ! N'est-ce pas pourtant ce que font tranquillement enfants, compagnon, amis, famille, le chat qui miaule pour entrer et le chien qui a besoin de sortir, sans l'ombre d'un remord, ni même de conscience de votre existence propre et non collective ?
Heureusement,
je peux me sauver travailler dans les cafés, où je pourrai aussi lire tranquille ce livre providentiel de mon amie Christie, ou encore celui-là !
Que la femme qui travaille chez elle sans rencontrer ces difficultés
me jette la première pierre !
J'ai vraiment beaucoup ri en lisant ton article! Je m'attendais à ce que ça soit les enfants qui soient si envahissants, mais non, ce sont tous les objets de ton environnement!!
Courage pour ce grand ménage de printemps alors!
Rédigé par : Blanche De Castille | 27/03/2012 à 11h13
Je te rejoins en tous points!
Rédigé par : la belette | 26/03/2012 à 18h05