Mes déjeuners mensuels:
L'archétype du renouveau vient nous faire bouger !
C'était le thème du Networking Lunch de mars !
Le Printemps, c'est le re-nouveau
C’est-à-dire "le neuf à nouveau" : mais non, ce n'est pas une redondance ! Cela nous promet, dans le même mot, deux choses bien différentes et même opposées : le RE et le NOUVEAU, la récurrence et le neuf ! La récurrence parle de répétition, de stabilité,, de maintien des habitudes: en un mot des forces de perpétuation à l'identique (dans la nature la reproduction des cellules par division mère/filles).
Le neuf, lui, assure vraiment le renouvellement,
le différent, l’unique, l’inédit: en un mot les forces de rénovation et de variété (dans la nature, reproduction par la multiplication des cellules différentes, sexuées). Ces forces opposées, irréductibles l'une à l'autre, provoquent une tension qui pousse à transformer la contradiction en complémentarité. Les contraires deviennent des pôles opposés qui produsent un 3ème terme.
Ainsi le renouveau, dans la vie,
ce n'est ni changer radicalement, ni revenir en arrière: c'est saisir différemment un problème vital. Au sortir d'une période difficile ou de dépression, c’est renaître après une mutation profonde, avec un regard neuf.
C'’est comment le printemps autour de nous?
Dans la nature, ce sont des couples de contraires en lute, qui occilent continuellement: hiver et été, beau temps et giboulées, pas encore de feuilles et une montée de sève formidable. Douceur et froid piquant, gelées matinales et chauds après midi aux terrasses et sur les chemins reverdissants. Les nuits sont égales aux jours, l'énergie retirée dans la terre ressurgit avec force. Ainsi est le dynamisme puissant de la tension des opposés... générateur aussi de catastrophes : avalanches, grèle, dégel...
Mardi Gras, Cendres, Carême, entre la Chandeleur et Pâques
voici 2 mois de contrastes ponctués par des rites destinés à en conjurer les dangers ou à en perpétuer le sens d'initiation: la renaissance spirituelle par la traversée de l’épreuve. Dans le miroir des fêtes qui ritualisent les contrastes depuis l'antiquité, le printemps marque la jonction toujours problématique du temps cyclique annuel. Ces fêtes, assurant le départ d’une nouvelle année, symbolisaient l’intrusion du monde sauvage dans le monde civilisé, celle du désordre dans la vie réglée, celle du monde des morts dans celui des vivants.
Dans la psyché aussi, les couples d'opposés,
activées par l'archétype, nous anniment de l'intérieur et nous font bouger: féminin/masculin, ésprit/ matière, bien/ mal, introversion /extraversion, actif/passif, rationnel/ irrationnel, finir/ commencer, pulsions/ interdits, forces/ fragilités, décès/ naissance, conscient/ inconscient…L'énergie en sommeil en nous pendant l'hiver, comme la sève souterraine dans la terre, arrive à la surface de la conscience.
Saison de la montée du désir,
né de la hâte du retour du beau temps, cette période est donc aussi celle de l'explosion passionnelle des instincts, qu'il convient de conjurer socialement par ces fêtes : Mars n'est-il pas le mois des fous ? Ce n'est pas une blague, il parait que les services de psychiatrie sont saturés à cette période! C'est la saison du coup de foudre ou des ruptures brutales, des nouvelles rencontres, des idées géniales, des envies irrésistibles, des inspirations et des révélations. Nous avons besoin de changer !
Il est temps de faire comme le jardinier
qui élague les rameaux superflus pour un fleurissement plus aisé. Cela revient à examiner dans notre vie ce qui doit vivre et ce qui doit mourir: habitudes, relations, centres d'intéret, engagements... Si nous laissons perdurer des éléments devenus inutiles, ce seront autant de lourdeurs, de limitations et de frustrations à endurer.
C'est aussi le temps de "porter les contraires" !
Les contraires peuvent s’annihiler l’un l’autre dans la grisaille d'un "moyen terme" raisonnable et sans saveur. Ou encore si nous arrêtons la tension (parfois inssuportable) en « tranchant » en faveur de l'un ou de l'autre terme. J'ai donné à mes convives l'exemple d'une amie qui s’occupe de ses parents en fin de vie. Mon amie est fatiguée, frustrée, débordée. Quels sont les contraires à tenir? Sens du devoir envers ses parents, sens du devoir envers soi-même. Que choisir ? Sa boussole intérieure s'affole au rythme de son humeur et de son énergie. Elle décide plusieurs fois par jour de "tout envoyer promener" ou au contraire, redouble de prévenances en se culpabilisant.
Il s'agit de ne surtout pas trancher !
Ni commuter sans cesse de l’un à l’autre. La solution est de vivre ce moment de vie où elle s’occupe de ses parents âgés comme un devoir, non seulement envers eux mais envers la Vie et le cycle naturel de sa propre vie à elle. S’occuper d’elle-même en s’occupant de l’autre, en donnant un sens profond à ce devoir. Voilà qui pourrait la réconcilier avec sa vie actuelle et lui faire retrouver son nord!
Les convives du déjeuner s'y sont essayé !
Chacun a des contraires à résoudre. Laisser jaillir un troisième terme entre les opposés, c'est ça
la vraie promesse du printemps !
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.