Mes déjeuners mensuels:
Avec des contes et sans clichés !
Le thème était vaste, et hérissé d'écueils,
chez Julien, ce mois-ci ! Dans le temps d'un déjeuner de networking, pas question de prétendre couvrir le sujet, ni surtout lancer un débat. Mais le défi majeur était de ne tomber dans aucun cliché. Aussi, j’ai choisi en introduction de ce déjeuner de St valentin de lire le passage le plus ringard et eau de rose que j'ai pu trouver à la fnac, au rayon littérature romantique ( je n'ai pas pu me résoudre à l'acheter, j'ai copié les quelques lignes sur place, chut...)
Ca donnait :
"Il sema sur ses cheveux, ses paupières et ses lèvres des baisers où l’amour fou et le désir se mélangeaient à une tendresse infinie. Il la sentait se fondre en lui et lui en elle. Le temps s’était arrêté pour lui dans cet endroit béni, à l’instant où il avait retrouvé son bien le plus précieux : la femme qu’il aimait.". Les convives ont du avoir chaud !
Pourquoi ce choix?
Alors qu'il y a des quantités incroyables de textes sur l’amour et de poèmes d’amour, tous plus merveilleux les uns que les autres? Eh bien, j’ai été frappée dans ma vie par le fait que les mots qui décrivent l’amour de la façon la plus banale, la plus galvaudée, les refrains sur l'amour si insipides qu’on n’y prête même plus attention, qu’ils ne veulent plus rien dire, devenaient incroyablement justes et parlants dès l’instant où l'expérience les remplissait pour moi de sens.
Alors, des expressions aussi rebattues que
« ne faire qu’un », « être tout l’un pour l’autre », « se perdre dans l’autre » et même aussi simplettes que "s’embrasser ", "être dans ses bras", "se laisser bercer", ou encore simplement « Il posa la main sur son épaule... », devenaient absolument brûlants, entièrement neufs, et stupéfiants de beauté.
C'est là que j’ai compris
que la poèsie et la littérature amoureuses ne sont pas du tout nécessaires pour parler de l’amour : ce qui est important, c’est l’expérience qu’il y a derrière les mots les plus banals. C’est ce que j’ai proposé aux présents d’exprimer et d’écouter pendant ce déjeuner : des mots simples, ceux de mes convives, les miens, mais remplis de notre expérience et de notre vécu, de la charge émotive que ces mots de rien ont acquis en passant par nos vies sous forme de moments de grâce et d’exception
C'était là le vrai sujet de ce déjeuner sur l'amour.
J'ai lu et "expliqué" un conte de Grimm, La Maison Forestière, qui dans son langage codé nous parle avec finesse et précision de cela, exactement: la transfiguration miraculeuse du banal en divin qu'opère l'amour. Et nous donne la manière de procéder pour ne pas manquer cette magie simple et capitale, à la portée des cœurs purs.
Et puis nous avons évoqué
à partir d'un de mes poèmes, les couples d'opposés qui tendent périlleusement l'amour et le tissent entre des polarités presque intenables: Rêve et Réalité, Aujourd'hui et Demain, Instant et Eternité, Divin et Banal, Tenir et Lâcher, Pouvoir et Puissance, Exigence et Sacrifice... Chacun a fait part de sa vision et de son vécu, sans débattre, sans défendre aucune vérité unique et dans le respect des autres.
Enfin, pour ceux et celles qui sont restés
plus tard que d'habitude, ce networking spécial Amour s'est terminé par un récit traditionnel indien superbe, Savitri , qui raconte comment une femme, une amoureuse, alla disputer son époux jusqu'au seuil de la mort, aux mains mêmes de Yama, le roi des ombres...
Ah, c'est bien possible! Quelle belle photo, n'est-ce pas? Qui capture ce qui est si difficile à saisir (et à créer encore plus! l'INTIMITE!)
Rédigé par : caroleperle | 09/03/2012 à 11h41
PS est-ce bien Annouk Aimé et Trintignant dans Un homme et une Femme?
Rédigé par : Blanche De Castille | 27/02/2012 à 14h11
Quel dommage, j'ai manqué le conte indien de la fin... tout ça pour attendre 1h30 mon RDV suivant! Quelle guigne! J'espère que tu me le reliras car j'en ai entendu beaucoup de bien!
Hâte d'être au 13, le thème du prochain networking va être chouette j'en suis sûre! En tout cas, il m'intéresse beaucoup!
Rédigé par : Blanche De Castille | 27/02/2012 à 14h10