Le coaching: un art de la narration
Pour moi le coaching est un art de la narration. Il s’agit toujours d'un récit. Ce récit, celui qui a besoin d'aide l’élabore et le déroule. Dans le même temps il l’entend lui-même.
Il y a d'abord le récit de la réalité*. Le coaché vient déposer son vécu actuel dans l'espace privilégié, unique de la relation qu'il a construite avec son coach, parfois en très peu de temps, quelques minutes. Et ce temps suffit pour que l'alliance résolutoire se noue.
Et puis il y a le récit du problème* qu'il rencontre dans l'environnement où ont pris naissance les difficultés qu'il vient exprimer.
Il y a aussi le récit de son besoin* à lui, dans cette circonstance. Et c'est tellement important, dans le faisceau des loyautés et des devoirs envers les uns et les autres, de distinguer quel est son besoin! Parfois, c'est déjà un soulagement.
Et encore, il y a le récit de sa demande* au coach. Et l'expression de cette demande, c'est elle qui ouvre l'espace où le récit est comme un bâteau dans un bassin de radoub, qui attend de recevoir les soins qui le remettront à flots.
Le coach écoute, résonne à ce récit. Tout ce qu'il est, tout ce qu'il a vécu et discerné au cours de sa vie, tout ce qu'il a appris de ses expériences, tout cela est en présence et se porte au devant du récit qui s'avance vers lui. Et il se joue dans cette rencontre à l'insu de l'un et de l'autre une musique toujours inédite. A partir d'elle, le coach file la qualité de son écoute, de son silence de ses paroles. Il interroge, reformule : rien qu'en faisant cela il intervient dans le récit et celui-ci se modifie peu à peu. Il s’infléchit, s’approfondit, s’enrichit, dans la boucle de l’entendement qui peut s’épanouir dans la relation.
Quand il sort de ce moment (de 20 mn à quelques heures), celui qui avait tout à l'heure besoin d'un peu d'aide et a eu le courage ou le discernement de la demander, sort avec un nouveau récit, qu'il a lui-même reforgé. Cela suffit pour que ce qu’il vit change beaucoup, même si aucune des conditions extérieures n'a encore changé. Pourquoi ?
Parce qu'un récit a le pouvoir d’influencer profondément celui qui le porte. Et bientôt, c'est le récit qui va porter son narrateur pour l'emmener à bon port.
*D'après le modèle RPBDC de Vincent Lenhardt
Bonjour Sylvie, merci de votre intérêt et de vos questions, qui sont pertinentes.
Voici des éléments de réponse, pour comprendre peut-être mieux la démarche brève du coaching et son champ.
Un même problème, par exemple familial, va se traiter en thérapie dans l'"ailleurs, l'avant, la régression, la récapitulation, sur le temps, etc..." et en coaching dans "l'ici et maintenant, l'action, la résolution, l'immédiateté de l'opérationnel". C'est une différence fondamentale. Les deux sont utiles et peuvent d’ailleurs très efficacement se compléter et se mener en parallèle
Pour le reste de votre questionnement, qui concerne la narration, c'est trop important pour un commentaire. J'ai envie de répondre plus complètement à "juste changer d'histoire" et "magique". Je le ferais prochainement dans une note. A bientôt.
Rédigé par : Carole | 25/02/2011 à 00h46
bonsoir, ne craignez vous pas que cela apparaisse un peu comme "magique"? en effet, qd on sait le nombre impressionnant de poids hérités de nos histoires entre autres, et la difficulté à les identifier d'abord, à s'en détacher ensuite, il me semble que présenter le coaching comme "juste changer d'histoire" est comment dire? .....léger certes ds le bon sens du terme mais source de malentendus aussi.On sait que nos histoires familiales sont coriaces.Cordialement.
Rédigé par : sylviee | 24/02/2011 à 18h56