Coaching Diary: Première page!
Un fourmillement que je connais bien courre depuis les vacances de Noël sous la surface du quotidien. Colette nommait « prurit du pensum », la démangeaison intellectuelle qui la prenait à la vue du papier écolier margé de rouge, et lui enjoignant d’écrire sans plus attendre. Moi je parle du frémissement du DIARY qui m’a reprise, après tant d’années, dans une petite boutique de la rue des 2 ponts où je me fournissais jadis en papier aquarelle crémeux, cahiers cousus à bords dentelés, plumes Sergent Major et encre « poussière de lune » avant chaque voyage.
C’est une sorte de salivation de création, vous connaissez? Cette risée légère, qui affleure à peine à la surface de la vie, dénonce la présence d’un sérieux besoin d’expression, en train de tourner au fond de moi comme un gros poisson dans une mare. C’est ce blog qui l’a fait renaître. Il ne faut pas l'ignorer, il a des choses à dire!
Des Diaries, j’en ai une boîte pleine, de tous les formats! Ce sont les carnets de voyage illustrés que je ramenais de mes de mes vacances et explorations. Je n'en ai pas refait depuis 5 ans! Je reprends ma vieille trousse noire de campagne, pleine du matériel qui me servait autrefois à composer ces journaux illustrés où que je sois. Je l’ai attaquée par surprise, en haut de son étagère. Elle baille d’un air effaré. Dire qu’elle à été si pimpante en son jeune temps, avec tous ses outils au garde à vous !
La colle est à jeter. La lame triangulaire du cutter est rouillée. Je dois passer le flacon d’encre de chine sous l’eau chaude pour qu’il s’ouvre. Il est inutilisable, l’encre ayant produit, en 5 années, une sorte de concrétion spongieuse dans laquelle ma plume s’enfonce. Ce n’est d’ailleurs même pas une plume à encre de chine que j’ai trouvé dans la petite poche à plumes, et j’ai du l’attacher au bout d’un manche de pinceau, faute de porte plume. Tant pis, ce n'est pas ça qui m'arrêtera!
J’avais un beau porte plume en nacre, au fait ! Qu’est-il devenu dans le naufrage des 10 déménagements que comptèrent ces 12 dernières années de vie ! Ma plume fait piètre figure, scotchée au bout de son manche, comme un marin condamné au bout de la grand-vergue. La boîte d’aquarelle est en mauvais état, mais utilisable. Le magenta est presque vide, c’est ma couleur préférée. Et puis des tampons et leurs encreurs rouge et violet. Un tampon C majuscule, trouvé à Venise !
J’ai hésité pour le "contenant", le carnet, prise devant les étalages du BHV de la danse de St Guy qui me signale toujours quand je vais m’engager dans quelque chose de peu raisonnable, mais que je trouve stimulant (ça peut-être acheter un vêtement, une maison, ou inviter 40 amis à dîner pour après demain). Les enfants sont couchés, j’y vais. Le tout est de commencer!
Ca y est ! Une première page de journal est sortie! Il est 2 heures du matin. Mon salon ressemble à la moyenne section d’une maternelle à 4h de l’après midi. Il y a des coupassons de papier partout, des instruments et des magazines sur tous les fauteuils et la chatte est installée DANS une boîte pleine de feuilles à dessins. Quel plaisir!
La page est là, je ne sais pas encore ce que je vais en faire. J’ai la vague idée que je pourrais la photographier et la mettre sur mon blog. L’appareil de mon fils refuse de s’exécuter. Ca y est, dès que j’essais de m’adjoindre le secours de la technologie, plus rien ne va !Tant pis, depuis le début de cette aventure Blog, j’ai fait la chose la plus utile qui soit: LE DEUIL DE LA PERFECTION ! Comme c'est reposant!
Cesser de se censurer, de se juger, faire taire le dialogue intérieur dévalorisant... et se faire plaisir!
Essayez, c'est magique!
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